Dans sa vieillesse - elle est âgée de plus de quatre-vingt ans -, la mère du révérend Jôjin apprend un jour que son fils, éminent religieux lui-même sexagénaire, a décidé d'aller faire pèlerinage en Chine. L'expérience d'une telle séparation, qu'elle juge « sans exemple au monde », l'incite à prendre la plume : pendant près de trois ans (de 1071 à 1073), jusqu'à ses derniers moments sans doute, elle va tenir son journal et noter les épisodes qui marquent les adieux, puis le départ de Jôjin, les étapes successives du voyage de celui-ci vers le continent, mais surtout ses propres sentiments : douleur, révolte, ressentiment, espoir de le retrouver en ce monde ou dans l'autre.
Parmi les écrits autobiographiques qu'ont laissés les femmes du Japon ancien, celui-ci est unique par son thème : l'amour maternel, avec sa violence et ses ambiguïtés. |