Le 6 août 1945, à 8 h 15 du matin, l'apparition d'une gigantesque boule de feu à cinq cents mètres d'altitude au-dessus d'Hiroshima marque l'entrée de notre " civilisation " dans l'ère nucléaire. Rien, jamais, ne sera plus comme avant. Les 200 000 morts d'Hiroshima, bientôt suivis des 140 000 morts de Nagasaki, le 9 août, symbolisent, bien malgré eux, cette barbarie rendue possible, hélas, par la science. Cinquante ans après la tragédie, le témoignage de Keiji Nakazawa, dans sa nudité même, est hallucinant de vérité. L'auteur nous fait littéralement voir, à travers ses yeux d'enfant puis sa mémoire d'adulte, l'horreur qu'a vécue cette ville martyre, frapée par l'apocalypse nucléaire. Après avoir lu ces pages - photos à l'appui - on ne peut qu'approuver la position de Bernard Clavel dévelopée dans La peur et la Honte quand il affirme, en pacifiste militant :" C'est le germe de la guerre qu'il faudrait extraire du coeur de l'homme. " |