Tout commence lorsqu'on exhume le squelette d'une jeune femme emmurée vivante en sacrifice au XIIe siècle. Découverte archéologique, mais dans ce village de la lointaine île tropicale d'Okinawa, loin, bien loin du Japon métropolitain, le chamanisme est très puissant et les morts cohabitent avec les vivants. Aussi chacun a-t-il son idée sur ce squelette et sur ce qu'il conviendrait d'en faire. Et lorsque s'en mêle un jeune naïf tout frais débarqué de la préfecture, les rancœurs et les vanités familiales pourraient bien venir perturber une histoire d'amour qui avait pourtant bien commencé, à l'ombre des banians et des énigmatiques ossements d'une jeune vierge. Lire Matayoshi Eiki, c'est découvrir un pan méconnu de la littérature japonaise. L'île d'Okinawa n'a été rattachée au Japon qu'à la fin du XIXe siècle, et sa littérature y a une saveur plus proche de la littérature créole que de Kawabata ou Mishima. Autour de la découverte de ce squelette, c'est toute une communauté villageoise qui se dévoile à nous, avec ses coutumes, ses rivalités, ses personnages hauts en couleur, décrits avec beaucoup de drôlerie par l'auteur qui nous initie au passage à maintes traditions de son île natale. |